Le 31 octobre 2024, le Conseil constitutionnel a rendu une décision majeure concernant la gestion des sépultures en terrain commun, imposant aux maires une obligation d’information avant de procéder à la crémation des restes exhumés. Cette décision, qui s’inscrit dans le cadre du respect de la dignité humaine, vise à garantir que la volonté du défunt soit prise en compte avant toute action de crémation.
Jusqu’à présent, l’article L. 2223-4 du Code général des collectivités territoriales (CGCT) permettait aux maires de procéder à la crémation des restes exhumés, à condition qu’il n’y ait pas d’opposition connue ou attestée du défunt. Cependant, cette disposition ne prévoyait aucune obligation d’informer les proches du défunt, ce qui pouvait conduire à des situations où la volonté de la personne décédée n’était pas respectée.
Dans sa décision, le Conseil constitutionnel a souligné que l’absence d’une telle obligation d’information portait atteinte au principe de sauvegarde de la dignité de la personne humaine. En effet, le respect dû à la dignité humaine ne s’arrête pas avec la mort. Ainsi, les maires devront désormais informer “par tout moyen utile” les tiers susceptibles de faire connaître la volonté du défunt avant de procéder à toute crémation.
Cette obligation est en vigueur depuis le 1er novembre 2024 et restera applicable jusqu’au 31 décembre 2025, ou jusqu’à l’adoption de nouvelles dispositions législatives. Ce délai permet aux communes de s’adapter à cette nouvelle exigence et de mettre en place des procédures adéquates pour respecter les droits des défunts et de leurs familles.
Pour les communes, y compris celles de la région bressane, cette décision représente un défi logistique et administratif. Les maires devront identifier et contacter les proches des défunts inhumés en terrain commun, ce qui peut s’avérer complexe, notamment pour les sépultures anciennes.
Cette décision du Conseil constitutionnel marque une avancée significative dans le respect des droits des défunts et de leurs familles. Elle impose aux maires une responsabilité accrue dans la gestion des cimetières et souligne l’importance de garantir que la volonté du défunt soit toujours prise en compte. Les communes doivent désormais se préparer à cette nouvelle réalité afin d’assurer un traitement respectueux et digne des restes humains.

Conçu par www.freepik.com