Observer la liste des emplois proposés à un instant T dans un bassin comme celui de Louhans, au cœur de notre Bresse, est un exercice salutaire. Loin des discours lénifiants sur la “start-up nation” ou les miracles de l’économie mondialisée, que nous dit cette photographie brute ? Que nous conservons ici, avec ses liens utiles, pour ceux qui cherchent concrètement du travail et non des chimères.
Le premier constat est sans appel : l’essentiel de l’activité repose sur des besoins fondamentaux et des services de proximité. On cherche un(e) Facteur/Factrice, un(e) Agent(e) polyvalent(e) pour la restauration et l’entretien pour la collectivité locale, ou encore un Technicien pour l’assainissement et l’eau. Le commerce qui fait vivre le bourg est là aussi : Vendeur de fruits et légumes, Caissier, Employé(e) de magasin ou Employé Libre Service. Le secteur automobile, avec ses besoins en Vendeur de pièces ou Magasinier, et même les services funéraires (Porteur) témoignent de cette économie du tangible.
L’industrie et l’agriculture, piliers historiques de notre région, sont présentes, mais sous quelle forme ? On note une forte demande d’Opérateurs de production, y compris en CDI Intérimaire – signe d’une flexibilité qui rime souvent avec précarité. Les postes en fabrication agroalimentaire, d’Agent de traite ou de Ramasseur de volaille, ou encore en Montage et assemblage rappellent l’ancrage agricole et manufacturier, mais interrogent sur la valeur ajoutée et les conditions réelles face à la concurrence internationale débridée que l’UE encourage.
Quelques postes de Commerciaux (terrain BtoB ou généraliste) ou de Secrétaire BTP (même un peu plus loin) complètent le tableau, sans oublier les innombrables petites annonces sur des plateformes comme Leboncoin.
Le portrait qui se dégage est celui d’une France laborieuse, attachée à ses territoires, mais dont l’économie semble tourner sur des fondamentaux peu valorisés et une industrie fragilisée. Où sont les emplois d’avenir promis ? Où est la souveraineté économique qui permettrait de mieux protéger et développer ces savoir-faire locaux ? Cette liste, si on la lit bien, est un plaidoyer silencieux pour un changement radical de cap, loin des dogmes qui nous affaiblissent.