Lundi soir, une tension certaine régnait à Louhans. Les élus du Syndicat mixte de la Bresse bourguignonne étaient réunis pour une délibération cruciale : l’approbation d’un devis avoisinant les 300 000 euros, destiné à la révision du Schéma de cohérence territoriale (SCoT). Derrière ce chiffre conséquent se profile bien davantage qu’une simple mise à jour administrative ; c’est l’avenir même du développement urbain, économique et environnemental de toute une région qui est en jeu, sous le prisme des nouvelles exigences légales et des aspirations locales.
Le SCoT, boussole du développement local
Document d’urbanisme fondamental, le Schéma de cohérence territoriale est la feuille de route qui oriente la stratégie d’aménagement de la Bresse bourguignonne. Il assure la coordination des politiques en matière d’urbanisme, d’habitat, de mobilité, de développement économique et de préservation environnementale sur une perspective de vingt ans. Pour les quatre intercommunalités membres du syndicat, il représente un cadre indispensable, garantissant que les plans locaux d’urbanisme, les programmes de l’habitat ou encore les plans de déplacements urbains s’inscrivent dans une vision cohérente. L’absence d’un SCoT à jour exposerait le territoire à un risque de gel de son urbanisation, une mesure que l’État utilise pour inciter à l’élaboration de ces projets structurants.
Un coût à la mesure des enjeux
La somme de près de 300 000 euros englobe le recours à un bureau d’études spécialisé. Sa mission : piloter la révision du SCoT, y intégrer les contraintes réglementaires actuelles notamment celles liées à la transition écologique et à la lutte contre l’artificialisation des sols – et mener une large concertation avec les acteurs du territoire. Ce montant, significatif, se justifie par la technicité du dossier, la nécessité d’anticiper les évolutions législatives et l’ambition de construire un projet de territoire durable et pertinent. Il est important de noter que le financement du SCoT est traditionnellement soutenu par des fonds publics : État, Région, Département et communautés de communes participent à l’effort, comme cela avait été le cas lors de la précédente élaboration du document.
Au cours de la réunion, les échanges entre élus ont mis en lumière des perspectives variées. Certains perçoivent ce devis comme un investissement nécessaire pour préserver la qualité de vie, le patrimoine naturel et dynamiser l’attractivité économique de la Bresse bourguignonne. D’autres, plus réservés, ont soulevé des questions quant à l’ampleur de la dépense et à la capacité du bureau d’études à proposer des solutions véritablement adaptées aux spécificités locales. Le président du syndicat, Anthony Vadot, a souligné l’importance de doter le territoire d’outils modernes, illustrant son propos avec l’exemple des mobilités douces : « Si l’on veut faciliter les mobilités douces comme le vélo électrique, il faut que l’on adapte le territoire pour que ce soit sécurisé partout ».
Au carrefour de la transition écologique et de la cohésion
La révision du SCoT ne se limite pas à des aspects techniques. Elle intègre désormais des dimensions cruciales telles que le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), la sauvegarde des terres agricoles, la valorisation du patrimoine bâti existant et une gestion mesurée de l’urbanisation. Ce document stratégique conditionne l’attrait du territoire, le cadre de vie de ses habitants et sa résilience face aux défis climatiques et sociaux des décennies à venir.Le débat autour du devis pour la révision du SCoT de la Bresse bourguignonne met en exergue la complexité des arbitrages auxquels sont confrontés les élus locaux. Ils doivent naviguer entre rigueur budgétaire et la nécessité d’anticiper les transformations profondes de leur territoire. Cet investissement, loin d’être une simple charge, apparaît comme une démarche essentielle pour s’assurer que la Bresse bourguignonne conjuguera harmonieusement développement et préservation, modernité et respect de son identité.