Une Menace Croissante pour l’Élevage Local
La fièvre catarrhale ovine (FCO), également connue sous le nom de “langue bleue”, continue de se propager en Saône-et-Loire, mettant en péril le cheptel local. Plus de 200 cas cliniques de sérotype 8 ont été enregistrés dans le département, témoignant de l’ampleur de cette épizootie. Cette maladie virale, transmise par des moucherons du genre Culicoides, affecte principalement les ovins, mais peut également toucher les bovins et les caprins.
Plus alarmant encore, deux cas de FCO de sérotype 3 (FCO-BTV3) ont été détectés en Saône-et-Loire. Cette variante, auparavant absente du territoire européen, a fait son apparition en France en août 2024. Sa présence marque une nouvelle étape dans l’évolution de la maladie et soulève des inquiétudes quant à sa propagation potentielle rapide. Julien Chardeau, président du Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de Saône-et-Loire, souligne que “ces chiffres sont probablement sous-évalués car beaucoup de cas ne sont pas déclarés”. Cette sous-déclaration pourrait masquer l’étendue réelle de l’épidémie, entravant potentiellement l’efficacité des mesures de contrôle et de prévention.
La Vaccination : Une Stratégie Clé de Lutte
Face à cette situation préoccupante, les autorités sanitaires ont mis en place une stratégie de lutte axée sur la vaccination. Une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée le 12 août 2024, couvrant plusieurs régions, dont la Bourgogne-Franche-Comté. Cette initiative prévoit la distribution gratuite de 6,4 millions de doses de vaccins aux éleveurs, dont 1,1 million pour les ovins et 5,3 millions pour les bovins.
La propagation de la FCO, en particulier l’émergence du sérotype 3, pose des défis considérables aux éleveurs de Saône-et-Loire. Outre les impacts sanitaires directs sur les troupeaux, la maladie entraîne des restrictions de mouvements des animaux, pouvant affecter significativement l’économie agricole locale. Les éleveurs sont encouragés à vacciner leurs animaux et à mettre en place des mesures de biosécurité renforcées pour limiter la propagation du virus. Le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de Saône-et-Loire joue un rôle essentiel dans la lutte contre la FCO. Cette association d’éleveurs, créée il y a plus de 60 ans, est en première ligne dans la surveillance épidémiologique, l’organisation de campagnes de dépistage, et l’accompagnement des éleveurs dans la gestion sanitaire de leurs troupeaux. En ces temps difficiles, le GDS redouble d’efforts pour soutenir les éleveurs face à la menace de la FCO.
La situation de la fièvre catarrhale ovine en Saône-et-Loire illustre la complexité et l’évolution constante des défis sanitaires auxquels fait face le secteur de l’élevage. Une vigilance accrue, une meilleure déclaration des cas et une participation active à la campagne de vaccination apparaissent comme des éléments clés pour maîtriser cette épizootie et protéger le cheptel départemental. La collaboration entre les éleveurs, les autorités sanitaires et les organisations professionnelles comme le GDS sera cruciale pour surmonter cette crise et préserver l’avenir de l’élevage en Saône-et-Loire.