Un vent de colère, déjà bien connu depuis les mobilisations historiques de 2024, menace de souffler à nouveau sur le monde agricole français. La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et les Jeunes Agriculteurs (JA) ont annoncé, dans un communiqué national daté du 15 mai 2025, un appel à une mobilisation massive à partir du 26 mai prochain. La cause de ce nouveau courroux ? Ce que les syndicats qualifient de “trahison” lors de l’examen en commission de la proposition de loi “Contraintes” par les députés.

Le sentiment d’espoirs douchés et de promesses non tenues

 

Cette proposition de loi, initialement adoptée au Sénat, portait, selon les organisations agricoles, “l’espoir d’une simplification réelle, d’un allègement des normes, et d’un soutien concret de la compétitivité de l’agriculture française”. Elle était perçue comme une tentative de traduire en actes certains engagements pris par le gouvernement suite aux mouvements de protestation de l’année précédente. Cependant, le passage en commission à l’Assemblée Nationale aurait, selon la FNSEA et les JA, “censuré une grande partie du texte” et même “ajouté de nouvelles contraintes”, complexifiant davantage le quotidien des exploitants au lieu de lever les entraves.Ce sentiment de “trahison des promesses faites au monde agricole” est palpable. Dans la Sarthe, par exemple, la FDSEA locale relaie cet appel national et prépare des actions, annonçant que “la réaction sera donc à la hauteur” de l’immense déception ressentie. Les agriculteurs sarthois, comme ailleurs, prévoient des actions de sensibilisation auprès de leurs députés en amont de l’examen du texte en séance publique, et des mobilisations plus visibles dès le 26 mai, y compris à Paris. Leur message est clair : ils ne demandent “ni privilèges ni traitement de faveur, mais simplement le droit de produire, de transmettre et de vivre de leur travail”.

Si l’épicentre de cette annonce se situe pour l’instant dans des départements comme la Sarthe, les problématiques soulevées par la loi “Contraintes” et le sentiment de ne pas être entendu par les législateurs sont largement partagés au sein du monde agricole. En Bourgogne Franche-Comté, région où l’agriculture tient une place prépondérante, où les défis liés aux normes, à la compétitivité et à la transmission des exploitations sont également cruciaux, on peut légitimement s’interroger sur l’accueil qui sera réservé à ce texte modifié et sur les réactions qu’il pourrait susciter.

Les agriculteurs de Saône-et-Loire et de la Bresse, qui avaient activement participé aux mobilisations de 2024, attendent eux aussi des réponses concrètes à leurs préoccupations. La manière dont cette proposition de loi “Contraintes” évoluera lors de son examen en séance publique à l’Assemblée Nationale sera sans aucun doute scrutée de très près. Reste à savoir si la déception exprimée au niveau national trouvera un écho sous forme de nouvelles actions dans notre région. Ce qui est certain, c’est que la tension reste vive et que le dialogue entre le monde agricole et les instances politiques semble une nouvelle fois mis à rude épreuve.