Un nouveau drame vient endeuiller la Saône-et-Loire. À Chauffailles, une femme a été assassinée en pleine rue, en pleine nuit, de plusieurs balles. Le principal suspect, son conjoint, était déjà poursuivi pour des violences intrafamiliales et devait être jugé dans les jours suivants. Il a tué avant que la justice ne puisse pleinement se prononcer, alors que des mesures de protection auraient dû être en place. Ce féminicide, qui s’ajoute à une liste déjà insupportablement longue, a suscité une vive réaction des Jeunes Socialistes de Saône-et-Loire, qui ont exprimé leur colère et leurs exigences dans un communiqué de presse diffusé ce lundi 12 mai 2025.
Un crime systémique, une faillite collective
Pour les Jeunes Socialistes, ce meurtre n’est pas un fait divers isolé, mais “un crime inscrit dans un système : celui d’une violence sexiste qui tue, chaque année, des centaines de femmes en France”. Ils dénoncent une violence que la société ne traiterait toujours pas à la hauteur de ce qu’elle est : une urgence nationale. Le communiqué souligne que si ce drame a eu lieu en Saône-et-Loire, il aurait pu survenir ailleurs, témoignant d’une problématique systémique.
Face à l’horreur, les Jeunes Socialistes adressent d’abord leurs pensées les plus sincères à la famille, aux proches et aux ami·es de la victime, partageant leur douleur et refusant le “silence institutionnel injuste” qui accompagne trop souvent ces deuils. Ils pointent une “faillite collective” : celle d’un système judiciaire et policier jugé “encore trop lent, encore trop désarmé face aux violences faites aux femmes”. Cette tragédie intervient, selon eux, dans un contexte préoccupant où certains discours chercheraient à minimiser ces violences, à les relativiser, voire à remettre en cause les avancées de la lutte pour l’égalité.
“Car oui,” insistent les Jeunes Socialistes, “malgré des décennies de combats féministes, il existe encore une banalisation de la domination masculine, un recul des droits dans certains discours, une défiance à l’égard de celles qui parlent.” Ils affirment avec force que tant que la société ne mettra pas les moyens nécessaires pour protéger les victimes et prévenir les passages à l’acte, et tant que les institutions hésiteront à agir avec fermeté, ces crimes continueront.
Face à cette situation, les Jeunes Socialistes de Saône-et-Loire formulent des exigences précises :
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Une réponse judiciaire rapide et systématique aux violences sexistes et sexuelles, avec l’éloignement des conjoints violents dès le premier signalement.
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Une justice formée, dotée de moyens suffisants, et pensée pour protéger activement les victimes plutôt que pour temporiser.
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Un renforcement significatif de la prévention, en lien étroit avec les associations de terrain, et ce, dans tous les pans de la société : écoles, médias, et au sein même des institutions publiques.
Concluant leur communiqué par une promesse de ne pas oublier et de continuer à porter la parole de celles et ceux qui refusent l’injustice, les Jeunes Socialistes de Saône-et-Loire exigent une société où “plus aucune femme ne meurt pour avoir été femme”. Un appel à une prise de conscience et à une action politique et judiciaire résolue face au fléau des féminicides.