Une bombe a explosé au Parlement européen le 3 septembre dernier. Pas une bombe faite de métal et de poudre, mais une de celles qui dévastent les certitudes et font trembler les édifices les mieux gardés : la vérité brute, contenue dans des centaines de milliers de documents officiels. Ce jour-là, invitée par la courageuse eurodéputée allemande Christine Anderson (AfD), la journaliste américaine Naomi Wolf est venue présenter les conclusions accablantes des « Pfizer Papers ».

L’histoire de ces documents est un thriller en soi. Face au refus de la FDA, l’agence sanitaire américaine, de publier les données sur lesquelles s’est basée l’autorisation des injections anti-Covid, une association de professionnels de santé a saisi la justice. La FDA demandait 75 ans pour s’exécuter. Le 6 janvier 2022, un juge fédéral du Texas, au nom de « l’intérêt public primordial », a ordonné une publication accélérée. C’est ce torrent de données brutes 450 000 pages qui a été analysé par plus de 3 250 scientifiques, médecins et chercheurs bénévoles.

À leur tête, une figure inattendue : Naomi Wolf. Loin de l’image de l’activiste « complotiste », Wolf était une icône de l’establishment démocrate, conseillère du vice-président Al Gore, son ex-mari ayant été la plume de Bill Clinton. Sa rupture, dit-elle, a eu lieu avec la crise du Covid. Quand elle a commencé à relayer en 2021 les témoignages de femmes sur les troubles menstruels post-injection un effet aujourd’hui officiellement reconnu sa vie a basculé. Bannie de Twitter, de Facebook, sa biographie en ligne modifiée du jour au lendemain pour la transformer en « théoricienne du complot ». Une star devenue paria.

Les révélations qu’elle a portées à Bruxelles sont d’une gravité inouïe. S’appuyant sur les documents internes de Pfizer, elle affirme que le laboratoire savait, dès novembre 2020, que son produit n’arrêtait pas la transmission. Que dès avril 2021, des cas de myocardites sur des enfants étaient documentés en interne. Et surtout, elle met en lumière ce qu’elle nomme une « obsession » des recherches de Pfizer sur la reproduction humaine, notant des études sur les spermatozoïdes, les ovules, le placenta, alors que le virus est respiratoire. Une affirmation qu’elle met en perspective avec la baisse de 13 à 20 % des naissances observée dans les pays occidentaux.

Cette déflagration à Bruxelles résonne étrangement avec le discours tenu quelques jours plus tard par Donald Trump à la tribune de l’ONU, le 24 septembre. L’ancien président américain y a appelé à une convention internationale contre les armes biologiques, en référence explicite à la crise du Covid.

Pendant ce temps, en France, le silence est assourdissant. Pas un député, pas un sénateur pour inviter Naomi Wolf, ne serait-ce que pour la confronter. Pas de commission d’enquête parlementaire d’envergure, alors que les conseils de défense sanitaire restent couverts par le secret. La bombe a beau avoir explosé au cœur de l’Europe, son onde de choc semble s’arrêter, pour l’instant, aux frontières de l’Hexagone.