Une onde de choc, voilà ce qui a traversé le Louhans-Cuiseaux Football Club lundi soir. Dans un contexte déjà lourd, marqué par une relégation et des finances chancelantes, l’annonce officielle de la démission de son président, Patrick Guillemaut, a sonné comme un nouveau coup de massue. Arrivé il y a trois mois à peine, en février dernier, ce dirigeant, pourtant enfant du pays louhannais, a invoqué des “raisons personnelles” pour justifier son départ, laissant l’institution face à un vide béant, à seulement deux journées de la clôture d’une saison déjà qualifiée de cauchemardesque.

Cette décision intervient alors que le club traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente. Sportivement, la chute est actée depuis plusieurs semaines : une relégation en Régional 1, une avant-dernière place dans le groupe G de National 3 avec un maigre total de 15 points. Les chiffres sont cruels et ne font que traduire la désillusion palpable chez les supporters. Mais le marasme ne s’arrête pas aux résultats sur le terrain. Les informations disponibles indiquent un déficit financier préoccupant, de l’ordre de 125 000 euros, qui assombrit davantage un horizon déjà bien chargé.

L’arrivée de Patrick Guillemaut avait, un temps, pu être perçue comme une lueur d’espoir. Fort de son expérience et de son ancrage local, il n’avait pas caché ses ambitions : tenter de sauver le club de la relégation et, surtout, mobiliser de nouvelles énergies, notamment des sponsors, pour assurer une forme de pérennité. Une mission qui, face à l’ampleur des défis, s’est avérée insurmontable en si peu de temps. C’est désormais au vice-président, Nicolas Sautel, et au bureau directeur qu’incombe la lourde tâche de maintenir le navire à flot.

Ce départ précipité, à un moment aussi névralgique, ne fait qu’accentuer l’instabilité qui ronge le club bressan. Le vide de gouvernance créé par cette démission risque d’avoir des répercussions immédiates, tant sur le moral des joueurs et du staff que sur la capacité du club à se projeter. La période cruciale des mutations, s’ouvrant du 1er juin au 15 juillet, approche à grands pas. Sans une direction claire et affirmée, comment retenir les éléments clés de l’effectif ou attirer les renforts nécessaires pour aborder la saison prochaine en Régional 1 ?

Au-delà de la personne de Patrick Guillemaut, c’est toute la question de la survie et de la reconstruction de Louhans-Cuiseaux qui est posée. Le club, qui a connu par le passé les fastes de la deuxième division, se retrouve aujourd’hui confronté à la nécessité d’une refondation profonde, d’une réinvention de son modèle. La passion locale, si forte soit-elle, suffira-t-elle à surmonter les exigences d’une gestion rigoureuse et les aléas sportifs ? L’heure est aux interrogations, et le chemin vers une éventuelle renaissance s’annonce long et semé d’embûches pour cette institution du football saône-et-loirien. Pour l’heure, l’incertitude demeure quant à la future présidence, Nicolas Sautel assurant une transition dont la durée reste à définir.

 

Après le séisme, le silence coupable ou la promesse d’un vrai réveil ?

 

 

Le départ précipité de Patrick Guillemaut de la présidence du Louhans-Cuiseaux FC, après un règne éclair de trois mois sur un club en pleine déconfiture sportive et financière, a été qualifié de “coup de tonnerre”. Soit. Mais après le fracas, que reste-t-il ? Des communiqués laconiques, une nomination rapide  celle de Nicolas Sautel, ex-vice-président, comme le rapporte Foot National  et surtout, un océan de questions que peu semblent oser poser à voix haute. Car si la façade a été repeinte en urgence, les fondations, elles, continuent de trembler, et le silence qui entoure les véritables causes du mal ronge le club autant que les défaites.

On nous parle d’une relégation “pas forcément attendue” en Régional 1, comme si la dégringolade était une sorte de fatalité imprévisible. Vraiment ? Une saison entière à collectionner les déroutes, un déficit de 125 000 euros qui ne date pas d’hier… N’y avait-il aucun signal d’alarme avant que le navire ne heurte l’iceberg ?

Qui tenait réellement la barre pendant cette “saison en enfer” ? Le site officiel du club, dans sa communication policée, évoque la “reconstruction”. Mais peut-on reconstruire sur des non-dits et des responsabilités jamais clairement établies ?

Et ce nouveau président, Nicolas Sautel, quelle est sa véritable marge de manœuvre ? Arrive-t-il avec un plan audacieux, des garanties financières solides, une vision claire pour sortir le LCFC de l’ornière ? Ou est-il simplement celui qui a accepté de prendre la barre d’un navire en perdition pour éviter le vide, en attendant des jours meilleurs… ou pires ? Les informations filtrent au compte-gouttes. Pendant ce temps, la menace de la DNCG, cette instance dont le nom seul fait frémir les clubs aux finances fragiles, plane toujours. Est-ce là le véritable abcès que l’on s’efforce de ne pas crever en public, espérant un miracle ou un arrangement discret ? Les supporters, eux, ne sont pas dupes.Car si les dirigeants valsent, les passionnés restent. Ceux qui peuplent les travées de Bram, même clairsemées, ceux qui donnent de leur temps bénévolement, comment vivent-ils cette énième crise ? Leurs frustrations, leurs colères face à ce qu’ils perçoivent comme une gestion erratique ou un manque d’ambition, sont-elles entendues ? Ou sont-ils, comme souvent, la variable d’ajustement, la caution populaire d’un système qui semble parfois tourner en circuit fermé ? Les annonces de détections pour les jeunes, visibles sur des sites spécialisés, montrent une volonté de préparer l’avenir. Mais quel avenir peut-on bâtir sans une transparence totale sur le présent et une autocritique sincère sur le passé récent ?

Il ne s’agit pas ici de jeter l’opprobre ou de chercher des boucs émissaires faciles. Mais le football, même à ce niveau, n’est pas qu’une affaire de résultats sportifs. C’est une question de confiance, de projet, de respect envers une histoire et une communauté. Le silence, les demi-vérités, les transitions managériales précipitées sans explication de fond ne font qu’alimenter la suspicion et le désengagement.

Alors, oui, le Louhans-Cuiseaux FC est à la croisée des chemins. Soit il s’enfonce dans une gestion de crise permanente, pansant ses plaies avec des solutions temporaires et des discours convenus. Soit il profite de ce choc car c’en est un, malgré tout pour oser enfin un véritable électrochoc : mettre toutes les cartes sur la table, expliquer clairement les causes du déclin, définir un projet réaliste et transparent, et surtout, redonner la parole et la confiance à ceux qui font vivre ce club au quotidien. Faute de quoi, la “reconstruction” ne sera qu’un mot de plus, et les questions sans voix continueront de hanter les couloirs du stade de Bram. Et ça, les supporters et la Bresse du foot ne le méritent pas.

 

(Source : Informations locales et contexte fourni concernant la situation du Louhans-Cuiseaux FC)