“Non, on ne suivra pas les plans de l’OTAN.” La phrase, courageuse et lucide, n’émane pas d’un obscur groupuscule pacifiste, mais du Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sánchez. Face au diktat absurde de l’Alliance Atlantique, poussée par Washington, exigeant de ses membres de consacrer 5% de leur PIB à la défense, l’Espagne a osé dire non. Un refus salutaire qui expose crûment la folie de la course aux armements dans laquelle les technocrates de Bruxelles et les stratèges de l’OTAN veulent nous précipiter.
Car il faut bien mesurer l’ampleur de ce qui nous est demandé. Pour un pays comme la Belgique, atteindre cet objectif représenterait plus de 20 milliards d’euros de dépenses militaires supplémentaires chaque année. En France, l’effort serait encore plus colossal. Et la question, simple et brutale, que les opposants à cette surenchère posent avec raison est la suivante : qui va payer ? La réponse est évidente : ce seront les citoyens, par des coupes drastiques dans les budgets qui assurent notre cohésion sociale. Ce sont nos hôpitaux, nos retraites, notre sécurité sociale qui devront financer cette militarisation à marche forcée, au nom d’une menace que personne ne prend la peine de définir précisément.
L’exemple espagnol est un précédent politique majeur. En refusant de dépasser 2,1% de son PIB tout en restant un allié fiable, Madrid a prouvé qu’une trajectoire souveraine est possible. Pedro Sánchez a compris qu’il ne pouvait imposer un tel fardeau à son peuple, déjà éprouvé par d’autres crises. Il a choisi de défendre son modèle social plutôt que de céder aux pressions d’une organisation qui semble avoir perdu le sens des réalités.
Pendant ce temps, dans d’autres capitales européennes, le débat est confisqué. On nous prépare à des arbitrages budgétaires douloureux sans la moindre consultation parlementaire sérieuse, sans le moindre débat public d’envergure. La décision d’engager des dizaines de milliards d’euros et d’orienter l’avenir de nos nations pour des décennies est prise dans l’opacité des sommets de l’OTAN, loin du contrôle démocratique. C’est inacceptable.
Cette course folle aux armements n’est pas une fatalité, c’est un choix politique. Un choix qui profite à l’industrie de la défense et à la stratégie de confrontation de certains, mais qui se fait au détriment des peuples. Il est temps que d’autres dirigeants européens aient le même courage que Pedro Sánchez. Il est temps de dire non à cette logique d’escalade, de refuser que nos acquis sociaux soient la variable d’ajustement des ambitions de l’OTAN, et de réaffirmer que la véritable sécurité d’une nation réside d’abord dans son bien-être social et sa souveraineté, et non dans l’alignement docile sur des plans conçus par d’autres, pour d’autres.
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